Pourquoi l’investissement forestier attire de plus en plus d’épargnants en France ?
Depuis quelques années, investir dans les forêts devient une stratégie prisée par les particuliers souhaitant diversifier leur patrimoine tout en réduisant leur fiscalité. Ce type de placement, encore méconnu du grand public, s’inscrit dans une logique de long terme et offre des atouts significatifs tant sur le plan patrimonial que fiscal.
Les forêts, en tant qu’actifs tangibles, séduisent par leur stabilité et leur résilience face aux turbulences économiques. En parallèle, les dispositifs fiscaux incitatifs, le respect de l’environnement et la rareté du foncier forestier renforcent l’attrait de cette classe d’actifs.
Les avantages de l’investissement en forêt pour la diversification patrimoniale
La forêt constitue un actif décorrélé des marchés financiers. Contrairement aux marchés d’actions ou immobiliers, souvent soumis à de fortes variations, la performance d’une forêt repose principalement sur la croissance naturelle du bois et l’évolution du foncier agricole et rural.
Intégrer des biens forestiers dans un portefeuille d’investissement permet donc de :
- Diversifier son patrimoine avec un actif tangible et réel
- Réduire le risque global de l’allocation d’actifs
- Préserver son capital sur le long terme grâce à la résilience de la forêt
- Accéder à un marché peu concurrentiel et moins spéculatif que l’immobilier urbain
De plus, la forêt est un placement transmissible, ce qui le rend particulièrement intéressant dans le cadre de la gestion patrimoniale intergénérationnelle.
Un outil efficace pour alléger sa fiscalité : focus sur les dispositifs fiscaux
L’aspect fiscal est l’un des leviers les plus attractifs de l’investissement forestier en France. Plusieurs dispositifs permettent d’optimiser la fiscalité de ce type d’actif.
Voici les principaux avantages fiscaux liés à l’achat de forêts ou de parts de groupements forestiers :
- Réduction d’impôt sur le revenu (IR) : dans le cadre d’un investissement direct ou via un groupement forestier, il est possible de bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant atteindre 25 % du montant investi, dans la limite de 5 700 € pour une personne seule et 11 400 € pour un couple.
- Exonération partielle d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) : 75 % de la valeur des bois et forêts sont exonérés d’IFI, dans la limite de 101 897 € par personne physique.
- Exonérations de droits de succession et de donation : Là encore, jusqu’à 75 % de la valeur forestière peut être exonérée, à condition de s’engager à gérer durablement la forêt pendant au moins 30 ans (engagement DETR).
Ces avantages rendent l’investissement en forêt particulièrement adapté aux contribuables soumis à une fiscalité lourde souhaitant optimiser leur transmission patrimoniale.
Investir directement dans une parcelle forestière ou via un groupement forestier ?
Il est possible d’investir dans la forêt de deux manières principales : en achetant directement une propriété forestière ou en investissant dans des parts de groupements forestiers.
L’achat direct s’adresse plutôt aux investisseurs expérimentés ou passionnés par la sylviculture. Ce type d’investissement exige un minimum de connaissances techniques, de temps et d’implication pour assurer la bonne gestion du bois (coupes, replantation, entretien, etc.). La rentabilité peut grandement varier selon la qualité de la parcelle, son accessibilité, et les conditions climatiques.
En revanche, les groupements forestiers — tels que les Groupements Forestiers d’Investissement (GFI) ou les Groupements Forestiers Fonciers (GFF) — permettent aux particuliers d’accéder à ce marché avec un ticket d’entrée plus faible (souvent autour de 5 000 à 10 000 €) et sans se soucier de l’exploitation ou de la gestion forestière. Ils sont gérés par des équipes professionnelles qui sélectionnent, gèrent et valorisent les actifs forestiers.
Investir via un GFI est donc une solution clé en main qui allie accessibilité, mutualisation des risques et souplesse de gestion, tout en conservant les avantages fiscaux associés à ce type de placement.
Rendement et perspectives à long terme de l’investissement forestier
Le rendement d’un investissement forestier est relativement modeste, mais il est stable. Il provient principalement de deux sources :
- La vente de bois (essentiellement pour la construction, le chauffage ou la pâte à papier)
- La valorisation foncière des terres
Selon France Bois Forêt, la rentabilité nette tourne en moyenne autour de 1 à 2 % par an (hors avantage fiscal), mais peut être bonifiée par une hausse des prix du bois ou une revalorisation du foncier. À titre comparatif, cela reste inférieur aux rendements d’un investissement boursier ou immobilier locatif, mais plus stable.
En parallèle, les enjeux climatiques et écologiques jouent en faveur d’une revalorisation progressive des forêts. Le bois figure aujourd’hui au cœur des stratégies de construction durable et de transition énergétique, ce qui accroît la demande mondiale en bois de qualité.
Enfin, la rareté croissante des terres forestières renforce leur valeur patrimoniale, ce qui pourrait traduire un potentiel de plus-value à long terme, notamment en cas de revente.
Les risques à ne pas négliger avant d’investir dans une forêt
Comme tout placement, l’investissement forestier comporte certains risques. Tout d’abord, il s’inscrit dans une logique de très long terme — souvent au-delà de 20 à 30 ans. La liquidité de ce type d’actif est faible ; revendre une parcelle de forêt peut prendre du temps, en fonction de sa localisation et de la demande sur le marché.
Par ailleurs, la forêt est un actif vivant. Elle est exposée à des aléas liés à :
- La météo (tempêtes, sécheresse, incendies, gel)
- Les parasites et maladies affectant certaines essences d’arbres
- Les évolutions réglementaires en matière environnementale
Cependant, ces risques peuvent être partiellement couverts grâce à des assurances spécialisées et à une diversification au sein même du portefeuille forestier (types d’essences plantées, diversité des sites géographiques, etc.).
À qui s’adresse l’investissement en forêt ?
Ce type de placement convient particulièrement aux épargnants :
- Souhaitant diversifier leur patrimoine avec un actif tangible et non corrélé aux marchés financiers
- À la recherche d’avantages fiscaux significatifs liés à l’impôt sur le revenu, l’IFI ou aux droits de succession
- Ayant une vision patrimoniale intergénérationnelle (transmission aux enfants, etc.)
- Sensibles aux enjeux environnementaux souhaitant donner du sens à leur investissement
Il est notamment recommandé aux contribuables fortement fiscalisés ou disposant d’un capital important à placer sur le long terme. L’investissement via un groupement forestier rend ce marché accessible au plus grand nombre, y compris les petits épargnants.
Un investissement responsable et durable aligné avec les préoccupations environnementales
En plus de ses atouts financiers et fiscaux, investir dans la forêt est un acte engagé en faveur de l’environnement. Une gestion forestière durable permet de stocker du carbone, préserver la biodiversité, lutter contre l’artificialisation des sols et favoriser les circuits courts de production de bois.
Les groupements forestiers s’inscrivent souvent dans une démarche de gestion raisonnée, en partenariat avec des experts forestiers. À ce titre, ils deviennent non seulement un véhicule de placement rentable, mais aussi un levier de responsabilité sociétale et écologique.
Choisir d’investir dans les forêts, c’est donc aussi contribuer activement à la pérennité de nos écosystèmes tout en sécurisant son avenir patrimonial.